Marais

Partons à la découverte du Grand marais de la Queue

Pour maintenir le caractère sauvage du site, un sentier de découverte du Grand marais de la Queue d’une longueur de 1,6 km a été créé. Des bornes pédagogiques et des panneaux ont été installés.

 

.A Blangy-Tronville comme dans la vallée de la Somme, les marais ont été modelés par les défrichements puis l’exploitation de la tourbe qui servait de combustible, le pâturage, la fauche des hélophytes (plantes des bordures aquatiques) et l’exploitation du bois.
L’extraction de la tourbe, très ancienne, prit tout son développement dès le 16ème siècle lorsque le bois vint à manquer. Cette activité est à l’origine des étangs qui composent aujourd’hui le marais.

Suite au creusement, les plantes installées sur les berges ont progressivement envahi la surface des étangs. Les racines des joncs et des fougères des marais, consolidées par des laîches, forment ainsi un tapis continu sur lequel s’installe un radeau de végétation flottant à la surface de l’eau, appelé tremblant.

Au 19ème siècle, les prés communaux situés dans la partie nord des marais de Blangy-Tronville, peu productifs, étaient loués aux habitants de la commune qui ne possédaient pas de pâture pour leurs bovins et leurs ânes.

Dès 1912, Octave Caussin, docteur en botanique, souligne la richesse floristique des marais de Blangy-Tronville alors dominés par les joncs et les roseaux. Il révèle notamment la présence de la très rare et menacée Gentiane des marais, non revue sur le site depuis cette date. D’autres espèces remarquables telles l’Epipactis des marais, le Rhinanthe à grandes fleurs, le Pigamon jaune et l’Orchis négligée étaient également mentionnées. 

Gentiane des marais Epipactis des marais Rhinante à grandes fleurs
 
Pigamon jaune Orchis négligée  

En 1970, l’observation d’une touffe de sphaignes (mousse des tourbières) est le point de départ d’une redécouverte du marais par les naturalistes. Plusieurs espèces remarquables y sont alors observées telles la Renoncule Grande-Douve et le Rubanier nain. 

Renoncule Grande Douve Rubanier nain

Depuis 2010, un comptage exhaustif du Liparis de Loesel est réalisé et souligne une progression de la répartition de cette plante.

Classé en Arrêté de Protection de Biotope en juin 1987, le Grand marais de la Queue recèle un patrimoine naturel d’exception, que le Conservatoire d’espaces naturels de Picardie gère et préserve.

Une convention tripartite a été signée avec le Conservatoire, le lycée du Paraclet et la commune. Ainsi le Conservatoire assure la préservation et la gestion écologique de près de 25 hectares du Marais communal .

Tout comme la flore, la faune dans le marais est très intéressante. On y retrouve la présence de plusieurs libellules rares et menacées telles que la Cordulie à tâches jaunes, la Cordulie métallique, la Cordulie à corps fin, le Sympétrum jaune, le Sympétrum commun et le Criquet ensanglanté.

Cordulie à tâches jaunes Cordulie métallique Cordulie à corps fin
Sympétrum jaune Sympétrum commun Criquet ensanglanté

Suite au souhait du Conservatoire d’espaces naturels de Picardie de conserver les prairies tourbeuses menacées d’embroussaillement, une expérience pilote de rétablissement d’un pâturage bovin a été initiée en 2003.
Faute de race locale adaptée, le choix s’est porté sur la vache nantaise, une race menacée et adaptée aux conditions difficiles du pâturage en marais.
Actuellement pendant la belle saison les bovins entretiennent toujours les prairies humides.

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